Ismaël Adam Cissé (Président JCA KINGS):Faire de la JCA un club champion d’Afrique

À la tête de la JCA Kings, championne en titre du basketball, Ismaël Adam Cissé affiche une vision claire et ambitieuse. Il entend en effet JCA  KINGS un grand club de basket-ball aussi bien sur le plan national qu’international. Entretien.

Comment êtes-vous arrivé à la tête de la JCA ?

Je suis Ismaël Adam Cissé, le nouveau président des JCA Kings. Je suis également le président d’Infinity Africa Group. Mon arrivée est, avant tout, une question de vision. Je rends hommage à l’ancien président de la JCA, qui a porté une belle vision et permis au club d’évoluer jusqu’à devenir champion de Côte d’Ivoire. Après plusieurs échanges, ils ont estimé que j’étais la personne la mieux indiquée pour porter la JCA encore plus haut. C’est ainsi que j’ai accédé à la présidence du club.

Vous venez avec quelle ambition?

L’ambition, c’est de construire un club sur la durée et de créer une véritable économie autour du basket-ball ivoirien. Cette ambition ne peut se réaliser sans l’appui de tout l’écosystème. Voilà pourquoi je salue la vision ambitieuse de la Fédération, qui veut professionnaliser ce sport. Nous venons comme un acteur clé pour accompagner cette professionnalisation, créer un modèle économique et repenser l’expérience des fans.

C’est-à-dire ?

Nous voulons que les supporters viennent au stade non seulement pour regarder du basket, mais aussi, pour vivre une véritable expérience. Nous comptons également lancer des initiatives sociales et montrer que les athlètes peuvent briller sur le parquet comme en dehors, à travers des programmes d’entrepreneuriat dédiés.

Cela demande beaucoup de moyens. Disposez-vous des ressources nécessaires pour concrétiser ce grand projet ?

Nos moyens proviennent d’abord, de sponsors qui partagent cette vision. Le principal partenaire est Infinity Africa Group, qui est parfaitement aligné avec nos valeurs d’impact et de développement. Nous sommes aussi en discussions avancées avec plusieurs autres sponsors qui adhèrent à cette même vision. Et qui  souhaitent faire partie d’une aventure. Laquelle impactera  la jeunesse et le pays tout entier. Nous sommes donc confiants dans notre capacité à fédérer autour de ce projet des partenaires solides et fiables.

Un club comme la JCA a besoin de quel budget pour rester au sommet du basket ivoirien ?

Je ne souhaite pas entrer dans les chiffres. Mais,  pour avoir un club compétitif, le budget peut être assez élevé. Pour donner une idée, il se chiffre en centaines de millions.

La concurrence sera  rude  cette année avec des clubs comme l’ABC ou la SOA. Pensez-vous pouvoir rivaliser avec eux ?

Je suis confiant. N’oublions pas que nous sommes les champions en titre. Nous avons déjà prouvé notre capacité à tirer notre épingle du jeu. Nous savons toutefois que la concurrence sera ardue. Défendre son titre est toujours plus difficile, car une fois au sommet, vous devenez l’équipe à abattre. Nous en sommes conscients et nous nous préparons activement pour cela.

Croyez-vous que la JCA KINGS sera capable de  conserver son titre ?

C’est clairement notre ambition. Nous voulons non seulement défendre notre titre, mais aussi hisser le club encore plus haut sur la scène internationale.

Justement, à l’international, vous vous êtes engagés en BAL. Quel est l’objectif ?

Notre objectif est d’avoir une équipe compétitive. À travers les étapes du Road to BAL et de l’Elite 16, nous visons à nous qualifier parmi les 12 meilleurs clubs d’Afrique cette année, puis à gravir les échelons les saisons suivantes.

Vos projets à long terme pour le club ?

Faire de la JCA le club champion d’Afrique.

Quel regard portez-vous sur le basket ivoirien aujourd’hui ? Pensez-vous qu’il évolue dans le bon sens ?

Oui, je pense que les choses vont dans le bon sens. La Fédération a une vision ambitieuse, mais celle-ci ne pourra se concrétiser sans des clubs forts. Nous devons repenser le modèle économique des clubs. Car, beaucoup dépendent encore des finances personnelles de leurs dirigeants. Peu de clubs vivent réellement du sponsoring. Il faut donc rendre les clubs rentables pour garantir leur stabilité, fidéliser les joueurs et accroître la compétitivité.

Comment ça peut se faire ?

Actuellement, on observe un déséquilibre : quatre équipes disposent de plus de ressources que les autres. Si chaque club parvient à attirer des sponsors et à générer ses propres revenus, le niveau général du basket ivoirien s’en trouvera relevé.

La Fédération accorde une subvention aux clubs. Est-ce suffisant selon vous ?

C’est déjà un pas important, car jusqu’ici, cela n’existait pas à une telle échelle. La Fédération a su obtenir un partenariat de taille. C’est bien là, la  preuve qu’avec une bonne stratégie marketing et une expérience fan repensée, le basket peut générer une économie solide et attirer de grands sponsors. Cela profitera forcément aux clubs.

Enfin, si vous aviez un message à adresser aux autorités, quel serait-il ?

Je leur demanderais de soutenir le basket comme on soutient le football. Ce sport suscite un réel engouement   en Côte d’Ivoire. Il faut donc lui accorder plus de visibilité, multiplier les espaces d’expression et investir davantage dans les infrastructures et les clubs, afin de professionnaliser la discipline, faire émerger de meilleurs joueurs et renforcer la Fédération.

Interview réalisée par Olivier Asseman

 

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