Les Eléphants ont pris 6 points en deux matches. Côté bilan comptable, c’est bien. C’est l’essentiel. Puisqu’ils trônent en tête de leur poule F avec 16 pts +14 contre 15pts +6 pour le Gabon, leur dauphin. Et puis c’est tout. Pour le reste, repassons à la Saint-Glinglin. A l’âge de la pierre taillée, pourquoi pas !
Mais disons-le une bonne fois pour toute. La Côte d’Ivoire n’a pas un problème de joueurs. Mais un problème de coaching. Et qui dit coaching dit sélectionneur ? Alors question. Le jeune sélectionneur n’est-il pas arrivé au bout du rouleau ? Mais si tel n’est pas le cas, c’est que le mal est ailleurs. Or, justement, le mal des Eléphants ne peut pas se trouver ailleurs, si ce n’est dans son coaching. Car, à chaque match, Faé Emerse ne cesse de nous intriguer et de nous choquer par ses choix tactiques bizarres. Dès lors, on aura beau ressusciter Pelé, Maradona, Cruyff et les associer à Messi, aux deux Ronaldo, Neymar, Eto’o, Drogba and Co et les mettre au sein de cette équipe de Faé, le résultat sera le même. A ce rythme-là, il faut craindre qu’un tsunami ne vienne briser notre rêve de disputer un 4ème Mondial en Amérique du Nord en 2026. Car, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse. Une façon de dire qu’ici, ce n’est pas la qualité des joueurs qui est en cause. Mais bien la gestion du potentiel et le savoir-faire du sélectionneur qui posent problème. Parce qu’il nous donne le sentiment de ne pas, ni maîtriser, ni connaître son effectif.
Et les deux dernières sorties des Eléphants à Meknès et à Abidjan confirment nos craintes. A raison. En ce sens qu’elles ont mis à nu un déficit criant au niveau de l’organisation du jeu ainsi qu’une indiscipline tactique inacceptable pour une sélection de la trempe des Eléphants. Or, c’est par sa capacité à mettre en place une organisation de jeu solide et cohérente, à donner une identité de jeu efficiente à son équipe, en un mot, à bâtir une équipe complémentaire sur toute la ligne que l’on reconnaît la marque ou la griffe des Grands entraîneurs. Autant de qualités qui amènent à dire qu’un tel coach a quelque chose dans la tête. Sauf qu’en dehors de son parcours exceptionnel à la CAN 2023, matérialisé par le son sacre continental, la Côte d’Ivoire n’a pas montré grand-chose dans le jeu jusque-là. Ni dans la maîtrise tactique. Ni donner une assurance tout risque dans la gestion du match. Le jeu des Eléphants fait par séquences, a souvent manqué de consistance. Et si les talents individuels ont souvent fait la différence dans le jeu grâce, notamment, aux gris-gris de « Wourou-wourou », aux déboulés de Pépé ou encore à une éclaircie d’un Haller, les occasions de but que l’équipe s’est créées ne reposaient pas forcément sur des stratégies de jeu, bien pensé, intelligemment préparées et savamment peaufinées.
Dans tous ses matches, la Côte d’Ivoire n’a jamais été souveraine dans le jeu. Elle a beaucoup balbutié son football avant d’empocher le gain de la partie. Comme face à la Gambie. « On a pris trois points, c’est l’essentiel », n’ont cessé de répéter à tue-tête certains consultants d’une chaine de télé. Le capitaine, Frank Kessié de même. Il est vrai que le seul critère pour apprécier la performance d’une équipe de football dans un championnat, reste le bilan comptable. Pour autant, faut-il négliger, la manière pour y arriver ? Ce n’est pas sûr. La manière n’est en effet pas à jeter au…chien. Et pour cause ? Car, ce n’est pas toujours qu’on gagne en jouant mal. Il est plus facile de jouer bien pour gagner que gagner en jouant mal : « croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. »
Bref ! C’est une évidence. Aussi bien dans le fond comme dans la forme, les Eléphants ne rassurent guère dans le jeu. Leurs prestations sont tirées par les cheveux. Du coup, ils ne font plus peur à personne. Plus grave, leur incapacité à donner de la consistance à leur football ne manqueront pas de donner du grain à moudre à leurs futurs adversaires. En ce sens qu’ils pourraient se dire qu’au fond, cette équipe n’est qu’un tigre en papier. Il importe donc, dès à présent, de tirer sur la sonnette d’alarme. Car, n’eût-été un grand Yahia, en état de grâce, rien ne dit que la Côte d’Ivoire ne se serait pas contentée d’un nul contre la Gambie. Et tout chauvinisme mis de côté, elle n’a pas mérité les 3 pts qui l’ont propulsé en tête de son GrF. Sauf que Dieu et les « travailleurs de l’ombre» d’Akradjo étaient à ses côtés.
Au demeurant, on a beau fermer les yeux sur les incohérences constatées dans le jeu des Eléphants, on ne peut pas arriver à cette conclusion : les Eléphants font pitié à voir jouer. C’est même un truisme de le dire. Après plus d’un an sur le banc de touche, on ne peut pas comprendre que Faé soit encore au stade des essais. Et qu’il n’est toujours pas trouvé son équipe type. Qui d’entre nous peut aujourd’hui donner le onze type ivoirien, ne serait-ce qu’à un ou deux éléments près, comme on le faisait naguère avec la génération dorée ? Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Ou à vouloir résoudre l’hypothèse de « Riemann ». Tant l’exercice n’est pas à la portée du premier venu. Dans un Gr F largement à sa portée, il n’est pas concevable que la Côte d’Ivoire puisse jouer petit bras devant des simples faire-valoir. En ne justifiant pas son statut de championne d’Afrique et de favorite de son groupe. Nous obligeant à lancer ce SOS : « Eléphant va mal. Et cherche docteur. »
Kambire Elie