C’est un secret de polichinelle. S’il n’y a pas de l’eau dans le gaz du Comité Exécutif de la FIF, il ne faut non plus pas croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Tant la crise est là. Larvée certes. Mais prête à éclater au grand jour. Le staff dirigeant de la FIF est en effet assis sur une bombe à retardement. Et sauf miracle, la déflagration risque de le plonger dans un schisme retentissant. Et ce, à quelques encablures de la prochaine AG Elective de la FIF. Chaque jour qui passe en effet le fossé de la division ne fait que s’aggraver. Chaque semaine qui passe, le ravin de la frustration ne cesse d’accroitre. De prendre de l’ampleur au point d’atteindre dans un avenir proche le stade de non-retour. La dernière pilule aura été la plus amère à avaler. La plus difficile à ingurgiter.
Le président de la FIF, Yacine Idriss Diallo a fait ses choix. Il a coopté deux de ses « copains » pour siéger au sein des Commissions de la FIFA. Mais il a ignoré royalement son 1er vice-président, Malik Tohé et son président de la Ligue Pro, Bictogo Salif. Crime de lèse-majesté. Foutaise. Et humiliation. La goutte d’eau est de trop. Elle ne peut que faire déborder le vase. D’autant plus qu’une promotion au sein des Instances de la FIFA ne vient pas récompenser le premier venu. Ni n’importe quel quidam. Elle vient plutôt couronner une carrière sportive bien remplie. Pour de hauts faits d’armes. En tant que pratiquant. Mais aussi en tant que dirigeant. Sauf que les choix de Yacine Idrisse Diallo pose problème. Mettons donc les pieds dans le plat pour appeler un « Minou un chat ». S’il n’a pas été un très grand dirigeant de la trempe des Roger Ouégnin ou son frère Francis, de Jacques Anouma, de Feu Dieng Ouessynou, l’actuel président de la FIF s’est cependant fait un nom en siégeant au sein des Comités directeurs de L’Asec et de la FIF.
Il a même été vice-pdt de la FIF sous Jacques Anouma. Coopté donc au sein du CE de la CAF, il était donc tout à fait normal qu’il entrât au sein des Instances de la FIFA en qualité de président de la Commission des Médias et de la Communication. Rien à dire. Passe encore pour le Colonel Mamadou Koné, 3ème vice-pdt de la FIF, nouveau membre de la Commission des Compétitions Masculines de Jeunes. Président de la Commission du Développement du Football, le Col. MK a quand même été président de la SOA et serait même propriétaire de clubs de Ligue 1, Djoman FC et SOL FC. En outre, on l’a souvent vu organiser des tournois de football de jeunes.
Bref ! Autant dire qu’il n’est pas tout à fait, un inconnu dans le paysage sportif. Quoiqu’il ne soit qu’à sa première expérience en servant le football ivoirien au niveau fédéral. Sauf que sa proximité avec le président de la FIF dont il sera en quelque sorte son « jumeau », pourrait expliquer son choix au détriment d’un Malik Tohé. En revanche, le choix de Malika Madeleine Diakité épouse Tanny divise et pose problème à plus d’un titre.
Cette 4ème vice-présidente qui préside la Commission du Football d’Entreprise estv arrivée au sein du football ivoirien comme un cheveu sur la soupe. On ne lui connait en effet aucun fait d’armes dans le milieu du foot. En fait, la nomination de Malika symbolise en quelque sorte le copinage parfait, le népotisme et le favoritisme en chair et en or, érigés en mode de gouvernance à la FIF. Qu’est-ce qui justifie en effet son choix, d’autant plus qu’elle ne préside pas la Commission du Football Féminin dont la présidente, Ezoua Christine a royalement été rangée au placard.
Yacine Idriss Diallo a aussi désigné Malika comme chef de délégation pour accompagner la sélection des U20 pour la CM au Maroc. Et ce, au détriment d’une Ezoua Christine qui a fait de vieux os dans le football féminin où elle a pris le relais de l’ex-dynamique présidente Berthe Adou. Si ce n’est pas une injustice criante, ce n’est non plus pas une justice. Dès lors, on a beau retourner ces choix dans tous les sens, beau chercher, interroger et fouiller dans l’encyclopédie de notre sport-roi en espérant peut-être trouver, ne serait-ce qu’un tout petit passé sportif de Malika, mais que dalle. En tout cas, personne ne sait ce qu’elle a fait pour être propulsé au sommet de la pyramide du football mondial.
Disons que sonb choix obéit à la volonté du nouveau « Dieu le père » du football ivoirien. Mais faut-il s’en étonner ? Que nenni ! Car, depuis qu’il a pris les rênes du foot ivoirien, YID s’est enfermée dans une gestion autocratique. En dehors de son clan et de ses « Roperos », il n’a que cure des autres membres de son COMEX. Il n’est donc pas sûr qu’il ait consulté son COMEX avant de faire ses choix. En tout cas, en humiliant de la sorte de ses deux faiseurs de roi, MT et SB dans ses choix pour la FIFA, le président de la FIFA a commis là un casus belli. Il a déterré la hache de guerre et il n’est pas certains que les deux ex-membres influents de l’ex-GX accepteront de jouer aux bons samaritains à son égard. Pour sûr, le message est clair. Et le signal, on ne peut plus limpide. Yacine Idriss Diallo est en campagne. Il prépare sa réélection. Il a donc lancé les hostilités en dégainant le premier. Et on ne peut pas dire que sa balle n’a pas fait mouche. Car, elle a touché en plein cœur ses deux faiseurs de roi. Sauf qu’en face, la riposte ne saurait tardée. Et de la guerre à fleuret moucheté d’hier, elle devrait passer à des tirs à balles réelles. En attendant place à la campagne présidentielle. Et à bientôt.
Kambiré Elie