Droit au but du Lundi 6 octobre 2025 : Asec, Chevalier nous fout les boules

C’est un vrai coup de massue sur la tête du football ivoirien. En effet, l’un de ses clubs phares, l’Asec, s’est arrêté au tour préliminaire de la C1 2025-2026. A peine a-t-il pointé le bout de son nez, qu’il est retourné dare-dare dans la véranda. Eliminé par un club zambien, le Power Dynamos. Qui, pourtant, n’a ni son background. Ni son pédigrée. Encore moins sa carte de visite : « Aie, ça fait mal ! ».

En somme, très peu d’entre nous aurait parié sur une telle infortune des Mimos. En vérité, cette sortie de route n’a qu’un seul coupable : Julien Chevalier. 90 minutes durant, face à un adversaire zambien qui n’avait rien d’un foudre de guerre, son équipe n’a pas mis de la folie dans son jeu offensif, ce qui lui aurait certainement permis de déjouer l’arrière-garde adverse. En fait, les jaune et Noir ont joué sur le même tempo, en privilégiant les passes latérales, « de toi à moi », genre de « tiki-taka » improductif. Stérile. Et ce, au détriment d’un jeu offensif plus percutant. Plus réaliste. Et, au regard de son football insipide, sans idée directrice, rien ne dit que le onze de Chevalier aurait pu inscrire ce p’tit but salvateur même s’il n’avait pas été en infériorité numérique en 2ème mi-temps. Et ce, même jusqu’à la Saint-Glinglin. « Dominer n’est pas gagné », dit-on souvent en football. L’Asec a eu la possession du ballon. Sauf que, cela n’est pas forcément synonyme de domination. Et si Chevalier l’a cru, c’est qu’il s’est trompé. Lourdement. Car, fort de sa petite avance de 1 but, le club zambien a plutôt joué pour protéger son acquis. Il a donc installé un bus de la Sotra devant la cage de son gardien. Et laisser la possession du ballon aux Locaux. En un mot, il a opté pour le contre. Malheureusement, l’équipe de l’Asec n’a pas fait bon usage de cette possession. Puisqu’elle ne s’est pas procuré plus d’une dizaine d’occasions de but. Bien évidemment, cette élimination a fâché les Actionnaires. A raison. Et son coach en a cependant rajouté une couche. Sans une once de regret. Ni de compassion pour les supporters en larmes. Chevalier a en effet versé dans la provocation. Dans le je-m’en-foutisme : « J’ai raté des choses plus importantes, des titres et je suis resté. » Dire que cela est passé crème. Autrement dit, aucune épée de Damoclès n’a tranché sa tête. Ce coach est vraiment culoté. Il a des foutaises.

Franchement, ce Chevalier nous fout les boules. Puisqu’il juge que cette élimination est moins grave que les précédentes. Quelle insolence ! Mais de qui se moque-t-il au juste? Des Actionnaires ? Des dirigeants Mimos dont le président, Me RO qui, depuis 6 ans, l’a maintenu sur le banc de touche ? C’est inadmissible. D’autant que le club a mis tous les moyens à sa disposition pour faciliter son travail. Une parfaite organisation autour du club. Des moyens financiers et une ressource humaine. Sauf qu’à l’arrivée, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. 3 titres nationaux en 6 ans. Maigre bilan. La sagesse aurait voulu qu’il ne versât pas dans le mépris. Ni dans la provocation. Au lieu de faire profil bas, il se montre arrogant. Certes, Me OR est toujours resté accroché à sa philosophie. Celle qui consiste à maintenir sa confiance à son entraîneur quoiqu’il arrive. Seulement voilà. Ce qui était bon hier, à une certaine époque l’est-il encore aujourd’hui ? Ce n’est pas sûr. L’Asec est certes un modèle. Mais ce modèle ne peut cependant pas donner des résultats probants sans la compétitivité. Les forment en effet un tandem. Une paire indivisible. Car, si le modèle avance seul, et que les résultats sportifs sont à la remorque, la notoriété tant recherchée prendra forcément un coup. Et cela conduira à des grincements de dents. Pour sûr, il n’est plus acceptable qu’un club de la trempe de l’Asec, considéré comme un label en matière d’organisation, puisse se payer le luxe de se faire éliminer au tour préliminaire. En ces temps de vache maigre, une qualification en phase de poule lui aurait permis d’engranger 400 millions de F CFA. Ce qui n’est pas rien. Pour sûr, une telle sortie de route inattendue à ce stade de la compétition, mérite d’être sanctionnée à la hauteur de la faute. De l’infamie. Du sacrilège. Car, il s’agit d’un vrai crime de lèse-majesté. D’où la nécessité pour Me R. Ouégnin de rompre le pacte qui l’empêche de limoger son entraineur en cours de route. Fût-il sacré.

Ceci étant, en termes de bilan, le foot ivoirien a pu placer trois clubs sur quatre dont deux en Coupe de la Confédération. A présent, croisons les doigts. Implorons le Bon Dieu et tous les saints pour qu’aucun des trois survivants ne restât à quai à l’issue de ce dernier tour éliminatoire. Sauf qu’à moins d’un miracle, l’adversité sera plus rude pour le Stade d’Abidjan en C1 et l’AFAD en C2. Et plus qu’une simple ambition de gagner, il leur faudra un exceptionnel sursaut d’orgueil, de la niaque et de la chance pour espérer franchir les deux obstacles qui se dressent sur leur chemin. Le Petro Atletico de Luanda pour les Bleu et Rouge et l’USM Alger l’AFAD. Quand, le FC San Pedro ne devrait pas trop souffrir face au Coton FC du Bénin. Sans être un foudre de guerre, le club angolais, adversaire des Stadistes, a cependant le profil parfait d’un enquiquineur de premier ordre. L’AFAD est, de son côté, tombée sur l’USMA dont le vécu et le pédigrée avec ses deux titres continentaux (une C2 en 2023 et une Supercoupe la même année) montrent qu’elle n’est pas née de la dernière pluie. Mais à cœur vaillant…

Kambiré Elie

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