De deux choses l’une : ou bien le jeune sélectionneur des Eléphants, quoique héros de la CAN 2023, nous prend pour des moins sachants, des néophytes, en un mot des bleus dans le foot, ou alors, ils estiment que nous sommes véritablement des nigauds, des crétins qu’on peut mener du bout du nez en bateau. En leur faisant prendre des vessies pour des lanternes. En effet, comment une équipe, peut-elle terminer à la dernière place d’un tournoi regroupant 4 nations et son coach trouve qu’elle a été « la meilleure» ? Sauf si nous avons une approche diamétralement opposée du qualificatif « meilleur », Faé Emerse ne peut pas nous dire que son équipe a été à la hauteur des attentes placées en elle en allant à Toronto. Car, ni au niveau des résultats, ni même dans le contenu de ses deux matches, elle n’a convaincu personne. Sauf son entraîneur et son président bien entendu. Une défaite d’entrée face à un faire-valoir, la Nouvelle Zélande, une victoire contre le pays hôte aux tirs au but (5-4), la moisson est en tout cas bien maigre. Aucun but inscrit dans les deux matches. Quelle tristesse ! Et le moins qu’on puisse dire est que la Côte d’ivoire a été incapable de justifier son statut de champions d’Afrique.
Au lieu de sombrer dans un satisfecit de mauvais aloi, sous prétexte, que son équipe a été la meilleure, le jeune héros de la CAN 2023 gagnerait plutôt à redescendre de son piédestal. Au lieu de demeurer éternellement dans cette illusion qui lui fait croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Sauf que la vérité est toute autre. Les Eléphants jouent mal. Ils ne rassurent guère dans le jeu. Aucune identité. Aucune amélioration, voire une régression totale, dans tous les secteurs du jeu. Quatrième sur 4, avouons que le bilan s’il n’est pas catastrophique, il n’est non plus pas fameux.
Et puis, pendant que sur le vieux continent, le Sénégal, ex-champion d’Afrique 2021 humilie l’Angleterre sur son sol à Nottingham (3-1), la Côte d’Ivoire, elle, est coiffée au poteau dans un petit tournoi à quatre regroupant, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Ukraine. Et avec ça, son sélectionneur trouve que son équipe a été meilleure dans le contenu. Foutaise ! Son président, Yacine Idriss Diallo doit même lui tirer les oreilles pour ne pas qu’il continue à débiter ce genre de fadaise. Il est vrai que nous n’étions pas à Toronto. Mais nous avons quand même vu les matches à la télé. Et quoique loin du Canada, nous avons vu les tares des Eléphants. Et ce sont les mêmes depuis 16 mois qu’il est en poste. Bien entendu, hormis la parenthèse chanceuse de la CAN 2023 que certaines mauvaises langues ont baptisé « Dieudonné. » A tort ou à raison. Sauf que Faé lui-même ne fait rien pour rabattre le caquet à ses détracteurs. D’autant plus qu’en termes de plus-value, on ne voit pas très bien ce qu’il a apporté de changement dans le jeu des Eléphants.
Et même si comparaison n’est pas raison, il n’en reste pas moins vrai que le Sénégal a sorti les crocs, comme un vrai lion pour infliger à l’Angleterre sa première défaite face à une équipe africaine. Tandis que la Côte d’Ivoire est plutôt allée en villégiature au Canada plutôt que d’aller défendre son statut de champion d’Afrique. A 5 mois de la CAN 2025, les Eléphants inquiètent. De même que leur sélectionneur ivoirien qui peine à construire une équipe type.
En vérité, ce tâtonnement dure depuis qu’il a été confirmé à son poste de sélectionneur au lendemain du sacre des Eléphants. Depuis lors, le jeu n’a fait que se dégrader au fil des matches. Or, l’état de grâce qui lui avait été accordé après le triomphe de la CAN 2023 est terminé. La lune de miel est finie. Faé Emerse a donc été rattrapé par la réalité. Et les Ivoiriens ne cachent plus leur crainte en regardant leur équipe leur servir ce jeu décousu, indigeste et indigne pour une tenante du titre. D’autant plus qu’il est inconcevable et même inacceptable que le coach Faé ne soit toujours pas en mesure de lui donner une identité de jeu. Et pourtant, cela fait bien 16 mois qu’il est à la tâche. Il a aussi disputé une vingtaine de matchs avec les Eléphants. Posons alors la question qui fâche.
Faé Emerse est-il capable de conduire la Côte d’Ivoire à bon port à la CAN 2025 et au Mondial 2026 ? Bien courageux qui prendra le pari. Ceci étant, parce que la Côte d’Ivoire avait une image de champion d’Afrique à protéger, il est donc temps que le coach Faé mette fin à ses essais intempestifs à chaque regroupement. D’ailleurs, il est coutumier du fait. Il est sans doute temps qu’il comprenne qu’il y a un temps pour les essais et un temps pour bâtir. Sauf si cela cache quelque chose. En d’autres termes, à moins que tous les bleus convoqués à tout vent, tous ces multiples essais de soi-disant nouveaux talents, ne masquent en réalité, quelque part, un conflit d’intérêt qui ne dit pas son nom. Mais tôt ou tard, la vérité va éclater au grand jour.
En tout état de cause, le temps est venu de tirer sur la sonnette d’alarme. Car, cette équipe des Eléphants fait peur. Et, à quelques encablures des échéances à venir, si les Eléphants continuent de jouer de la sorte, d’aligner des prestations catastrophiques, nous ne pouvons que désespérer pour la sélection de Faé. Car, jusque-là, en termes de maturité dans le jeu, elle n’a rien montré pour que nous lui fassions confiance. Au regard donc de son fond de jeu proche du néant, pourquoi ne pas espérer un autre miracle au Maroc. Le même que celui d’Abidjan.
Kambiré Elie