Au nom de l’intérêt national

Au moment où la communauté musulmane est entrée de plain-pied dans le mois « Saint » du jeune, alors qu’elle n’est qu’au troisième jour du « Ramadan », il serait bon d’implorer Allah, d’abord pour qu’il nous facilite ce mois de pénitence. Ensuite, pour qu’il couvre de sa grâce divine et de sa main protectrice le football ivoirien dont le président va candidater à un poste électif au sein du Conseil de la FIFA.

Ce n’est peut-être pas pour rien, ni un pure hasard, si la tenue de cette 14ème AG Extraordinaire prévue le 12 mars prochain au Caire, est tombée pile-poil dans ce mois « Saint ». Simple coïncidence ou hasard du calendrier, peu importe ! Toujours est-il que depuis le récent sacre des Eléphants à Abidjan, au terme de la 34ème CAN, la main protectrice du d’Allah n’a jamais lâché la Côte d’Ivoire. Elle a toujours été là, pour accompagner les Ivoiriens et leur désir d’arriver au sommet de la pyramide. C’est-à-dire, « Dieu » ce 13ème homme, invisible et surnaturelle qui a su leur forger un destin de vainqueur. Avec au bout cette consécration qui a fait dire aux méchantes langues qu’il y a « Dieu dedans ».

Et comme rien sur cette terre ne peut se faire sans la volonté d’Allah, autant l’implorer pour que sa bonté divine accompagnât le candidat ivoirien dans sa quête à briguer une place au sein du Conseil de la FIFA. C’est pourquoi, plus qu’un simple hasard du calendrier qui a voulu que cette AG Elective du 12 mars coïncide avec ce mois de pénitence musulman, il faut aussi y voir un signe de Dieu. Pourquoi pas ! Lequel signe voudrait, que le football ivoirien fasse l’ultime sacrifice nécessaire pour espérer entrer au paradis. C’est-à-dire siéger à la FIFA. En d’autres mots, pour le football ivoirien, il s’agira de placer ce mois saint du Ramadan sous le signe de la tolérance. De la mansuétude. Et d’aller à la bataille électorale non pas désunie. Ni divisé comme hier. Mais plutôt rassembler.

La problématique ici est de savoir le football ivoirien peut faire l’économie d’une union sacrée autour de son candidat pour rempoter une place au sein du Conseil de la FIFA ? Si tel était le cas, c’est qu’il y a « Dieu dedans ». Comme Dieu n’aime pas l’injustice et n’est pas dans les « foufafous », il ne saurait cautionner une telle aventure vouée à l’échec dès sa mise en route. Au demeurant, il serait inadmissible, voire immoral et amoral, que le football ivoirien ne soit pas capable, pour une fois, d’aller à une campagne électorale non pas la fleur au fusil, mais en rang serré et dans une parfaite communion des esprits. En effet, l’affaire est trop sérieuse pour qu’il puisse encore se payer le luxe de récidiver dans ses bêtises du passé. En 1988, que les problèmes ivoiro-ivoiriens ont couté le poste à Jean Brizoua-bi (JBB) après le décès de l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema, ex-président de la CAF.

Ensuite en 1990, lorsque Ezan Emmanuel commis la bêtise de « sacrifier » la candidature de compatriote sortant, JBB à son profit. Il perdit lamentablement à Alger. Et le comble de l’humiliation a été atteint en 1994 en Tunisie. La Côte d’Ivoire sortie bredouille de Tunis 94, du fait d’un combat fratricide entre les deux Ivoiriens, Dieng Ousseynou, président de la FIF et l’ex-dirigeant emblématique de l’Africa Sports, Simplice De Messe Zinsou. C’est cette même division au sein de la classe dirigeante qui aura couté à Jacques Bernard Anouma son poste au sein du Conseil de la FIFA en 2015.

En effet, candidat à un second mandat à la FIFA, Jacques Anouma est pratiquement allé en orphelin à ce scrutin. Il n’a pu bénéficier d’un soutien sincère et franc de la part de sa faîtière dirigée à l’époque pas le défunt Augustin Sidy Diallo, lors de cette 37ème AGO qui a eu lieu au Caire. Enfin, la énième absurdité qui semble coller à la peau du football ivoirien comme une sangsue aura été l’échec patent du défunt président Augustin Sidy Diallo, candidat à un poste de membre du Comité Exécutif de la CAF. A la tête d’un football ivoirien totalement divisé en deux blocs dont les morceaux éparpillés par-ci par-là, ASD est parti à cette campagne complètement isolé et ne pouvait que s’attendre à un échec cuisant. Champion d’Afrique en titre, auréolée également de sa troisième Etoile qu’elle a acquise de haute lutte, la Côte d’Ivoire n’a vraiment plus le droit d’être écarté de la gouvernance du football africain. Et même mondiale.

Car, que de petites nations de football comme la Mauritanie, le Djibouti, les Comores, le Gabon, Niger, Togo, Libéria, Seychelles, Botswana et autres occupent des places de choix au sein de la CAF et que la Côte d’Ivoire n’y soit pas n’est pas du tout acceptable. D’autant plus qu’elles n’ont ni le palmarès, ni le pedigree du football ivoirien. C’est vrai, on pourra nous rétorquer qu’il s’agit de poste électif et qu’elles n’ont pas volé leur place à la CAF ou à la FIFA. Et que la Côte d’Ivoire n’a qu’à s’en prendre à elle-même.

C’est justement ce qu’elle vient de comprendre. Elle n’ira donc pas au Caire en rang dispersé. Mais en union sacrée, avec pour leitmotiv, les seconds couteaux ça suffit. Car, plus que tout, désormais le football ivoirien doit reprendre sa place au sein des décideurs du football africain. Et non plus en suiveur. Car, plus qu’une simple faute, l’absence du football ivoirien là où siège les têtes pensantes de la CAF ou de la FIFA, est véritable hérésie. Un crime de lèse-majesté. Une injustice à réparer au plus vite. Et dès ce 12 mars. En union sacrée, derrière la candidature d’Idriss Diallo. Au nom de l’intérêt national.

Kambiré Elie

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