L’ex-attaquant des Éléphants de la Côte d’Ivoire, Salomon Kalou, revient sur sa reconversion dans le football ivoirien après la fin de sa carrière. Impliqué dans l’encadrement des jeunes et le développement du Sporting Club de Gagnoa, il nous livre ses ambitions pour le club et sa vision du football en Côte d’Ivoire.
On vous voit de plus en plus dans les tribunes. Est-ce à dire que vous avez mis un terme à votre carrière de footballeur ?
J’ai mis un terme à ma carrière il y a déjà longtemps. Cela fait environ deux ans que j’ai arrêté le football. Maintenant, j’essaie de m’impliquer dans l’encadrement et d’apporter mon expérience aux équipes en Côte d’Ivoire.
Justement, quel est votre rôle actuellement dans le football ivoirien ?
Mon rôle est avant tout d’encadrer les jeunes, de leur transmettre mon expérience. C’est essentiel pour leur progression. Je suis administrateur du Sporting Club de Gagnoa. J’apporte mon expertise à l’équipe ainsi qu’au staff technique. Nous avons pour objectif de bâtir une équipe compétitive afin de retrouver la Ligue 1.
Le Sporting a été repris par Nickoss Tayoro. Quelle est sa vision pour le club et pour Gagnoa ?
Le président Tayoro a été clair sur ses ambitions. Il compte faire du Sporting l’un des plus grands clubs de Côte d’Ivoire et d’Afrique. Mais, la priorité est d’accéder d’abord en première division, puis de viser les compétitions africaines. Le Sporting Club de Gagnoa est une équipe avec une belle histoire. Le président veut redonner à ce club son lustre d’antan et donner de la fierté à la population de Gagnoa, qui soutient énormément le club.
Le projet semble ambitieux, mais il y a eu des tensions avec certains administrateurs. Que s’est-il réellement passé avec les autres actionnaires ?
Dans tout projet, il peut y avoir des divergences. Mais, l’essentiel est de travailler ensemble pour faire avancer le club. Avec les anciens dirigeants, nous aurons l’occasion de discuter et de trouver un terrain d’entente. Le plus important, c’est l’avenir du Sporting, son accession en première division et à terme, une participation aux compétitions africaines.
En dehors de la montée en première division, quel est le projet global du Sporting ?
La montée reste la priorité, car elle conditionne tout le reste. Pour concrétiser les ambitions du président Tayoro, il faut que le club évolue à un niveau élevé. En plus de l’équipe première, nous avons une équipe féminine et une formation des U20. À long terme, l’objectif est aussi de mettre en place un centre de formation. Mais pour l’instant, la montée en première division est le premier grand défi à relever.
Au-delà du Sporting Club, avez-vous des projets personnels ?
Évidemment. J’ai lancé une Académie de football. Nous essayons de reproduire ce que Jean-Marc Guillou a fait pour nous. C’est-à-dire former les jeunes, identifier les talents et les encadrer. Il y a énormément de potentiel en Côte d’Ivoire. Et, notre mission est d’aider ces jeunes à se développer. Grâce à nos contacts en Europe, nous avons plus de facilité à leur offrir des opportunités à l’étranger.
Vous êtes aujourd’hui dirigeant. À l’avenir, visez-vous des postes plus élevés, peut-être au sein de la FIF ?
Chacun apporte sa contribution à sa manière. Tout le monde ne peut pas être président ou vice-président. Mon ambition actuelle est d’aider le Sporting, mon Académie et mes projets personnels. Pour l’instant, je me concentre sur ce que je sais faire, celui d’encadrer les jeunes et transmettre mon expérience. L’avenir nous dira le reste. Mais, ce qui compte, c’est d’être efficace dans ce que l’on entreprend.
Parlons des Éléphants. Une nouvelle génération s’est installée et a déjà remporté la CAN. Quel regard portez-vous sur cette équipe ?
C’est une très belle génération. La preuve, ils ont remporté la CAN à Abidjan l’année dernière. C’est une excellente chose de débuter avec un titre majeur. Nous, nous avons dû attendre la fin de notre carrière pour décrocher ce trophée. Eux, ils l’ont gagné dès le début. Cela signifie qu’ils ont encore beaucoup à prouver. Maintenant, l’objectif est de se qualifier pour la Coupe du monde, car la Côte d’Ivoire a manqué les deux dernières éditions. Les supporters ivoiriens veulent revoir les Éléphants sur la scène mondiale. Cette équipe a un grand potentiel, mais elle doit confirmer sur le long terme.
Pensez-vous que la Côte d’Ivoire pourra conserver son titre à la CAN au Maroc ?
Quand on est champion en titre, on est automatiquement favori. Les Éléphants ont l’effectif et le talent pour défendre leur trophée. Maintenant, il faudra être à la hauteur des attentes. Car après un sacre, la pression est toujours plus grande.