Ancienne joueuse de l’Africa et de l’équipe nationale, Catherine Sery a décidé d’honorer les acteurs qui contribuent au développement du handball ivoirien. Après ses dirigeants Paul Gogoua et Légré Charles la saison dernière, elle vole au secours des coaches cette année.
Vous annoncez une cérémonie pour demain samedi. De quoi s’agit-il ?
Après mes présidents Paul Gogoua et Légré Charles l’année dernière, nous avons décidé d’honorer trois grands entraîneurs que sont Tapé Julien, Téhéro Jean, Apka Guy et deux jeunes dirigeants prometteurs qui constituent l’espoir du handball ivoirien. Nous voulons leur dire qu’on reconnaît ce qu’ils font pour notre discipline. On veut aussi que cette initiative ait une dimension sociale.
C’est-à-dire
Certains des coaches qu’on honore sont à la retraite comme Tapé Julien et Tehéro jean. Akpa Guy, lui, est toujours en fonction. Mais pour les autres, c’est une forme de reconnaissance pour le travail accompli et un petit geste de soutien.
Concrètement, comment va se dérouler la soirée ?
À partir de 19 h, on accueillera les invités à la salle de conférence de la Confédération Africaine de Handball. De 20 h 30 à 21 h, on partagera un dîner. Ensuite, on procèdera à la remise des prix, dans une ambiance conviviale. Et puis on terminera sur une note festive. Ce sera avant tout un moment de joie, de retrouvailles, de reconnaissance.
Qu’est-ce qu’ils recevront comme distinction ?
On remettra des attestations, des trophées et de petites enveloppes. Si d’autres partenaires se joignent à nous, les cadeaux qu’ils offriront seront directement remis aux dirigeants présents. La touche spéciale sera l’invitation des joueuses de l’Africa. Elles seront à l’honneur. Ce sera aussi l’occasion de parler de ce qu’on peut apporter au handball ivoirien et africain.
Comment choisissez-vous les personnes à honorer ?
Au départ, c’était très personnel. C’était mes propres choix, en fonction de mon parcours et de mes relations. Je suis même venue seule la première fois avec juste un coup de main de Namama Nadège et quelques autres personnes. Cette année, on s’est organisé en collectif à travers l’Action Handball, une association d’anciens joueurs et joueuses. Ensemble, on réfléchit à qui fait réellement bouger les lignes.
Depuis quelque temps, vous êtes très engagée dans la reconnaissance des acteurs du handball. Pourquoi cet engagement ?
Le handball traverse une période compliquée, on a l’impression que tout s’est arrêté depuis 2002. Pourtant, il y a des gens qui continuent de se battre seuls, avec leurs propres moyens. Je pense notamment à Pablo Gogoua qui s’est battu à son époque. Alors on s’est dit : « allons les encourager ». Même si c’est un geste symbolique, quelque chose de modeste, ça compte pour les acteurs. Quand je vois que la relève continue dans le même esprit, je me dis que ce sont des profils à encourager. On vient leur dire qu’on est avec eux, qu’ils ne sont pas seuls dans ce combat.
Parlez-nous de votre association
Notre association s’appelle Action Handball Diaspora. Elle existe depuis cinq ans mais j’y suis active depuis deux ans. Elle regroupe des anciens joueurs et joueuses aussi bien hommes que femmes. Il y a des gars du AUC, du Red Star installés en France depuis longtemps. Trois anciennes joueuses de l’Africa et une jeune de Yamoussoukro en font partie.
Menez-vous aussi des actions en Europe ?
Oui. Mais ce sont surtout des actions internes. On se retrouve, on organise des repas, des sorties, des réunions. On cotise tous les mois et ces fonds servent à soutenir nos initiatives ici en Côte d’Ivoire.
En tant qu’ancienne handballeuse, quel regard portez-vous sur la discipline aujourd’hui ?
C’est avec beaucoup de peine que je vois l’état actuel du handball ivoirien. Une discipline qu’on a aimée, qu’on a portée haut avec des figures comme Gogoua Pablo et M. Beugré. Aujourd’hui, on sent qu’on est en train de sombrer. On a perdu notre place de leader sur le continent, et c’est triste. Il faut qu’on relève la tête, qu’on retrouve notre ambition et notre place. On le doit à notre histoire et surtout à la jeunesse qui arrive.

