Siaka Koffi (Entraîneur Abidjan HBC): « Il faut revoir les conditions de travail des équipes engagées en Coupe d’Afrique»

Tirant les leçons de leur participation mitigée au Championnat d’Afrique des Clubs Vainqueurs de Coupe, l’entraîneur d’Abidjan HBC, Siaka Koffi donne des pistes pour mieux faire la prochaine fois.

Quel bilan tirez-vous de votre participation à la Coupe d’Afrique des Clubs Vainqueurs de Coupe ?

Le bilan mitigé en ce sens qu’en terme de production, les joueuses ont donné satisfaction. En terme de contenu et de rendement sur le terrain, je suis satisfait. Ce qui a fait un peu défaut, ce sont les blessures qu’on a eues. Quand en plein milieu de compétition, tes cadors prennent un coup, ça déstabilise un peu l’équipe. Il faut retenir que malgré les bobos, les filles se sont données jusqu’à la dernière minute.

Hormis les bobos de vos cadors, quel autre élément vous a empêché d’atteindre votre objectif qui était le dernier carré ?

Effectivement, l’objectif en allant à cette compétition était de jouer le podium. Quand nous sommes arrivés, nous nous sommes donnés les moyens d’atteindre cet objectif. Malheureusement, les remplaçantes des joueuses blessées n’ont pas maintenu le cap et nous avons perdu les quarts de finale de quatre points. C’est vrai que tout le monde salue la prestation de l’équipe ivoirienne parce que c’est la seule qui est partie avec les joueuses de son championnat.

C’est-à-dire ?

Les équipes ivoiriennes sont les seules qui sont allées à cette compétition sans joueuses professionnelles. Quand tu prends l’équipe du Congo, AS Koto, le président a fait venir 8 professionnelles, 4 Angolaises, 2 Camerounaises et 2 joueuses qui sont venues de la France. Pareil pour FAP du Cameroun qui a un président bien nanti et qui a fait de bons recrutements pour permettre à l’équipe d’avancer. Ce n’est pas la même équipe du Primeiro qu’on a affrontée au Maroc qu’on a joué cette année en Egypte. Cette année, elle a rappelé toutes les professionnelles qui sont en Europe. Ils y avaient aussi des joueurs européens dans les équipes du Al Ahly, hommes et Dames.

Qu’est-ce qu’il faut donc faire pour tenir tête à ces équipes que vous venez de citer ?

Il faut savoir que les équipes ivoiriennes ont le niveau de la compétition, elles peuvent même jouer la demi-finale et la finale mais il y a un petit quelque chose qui nous manque. Je pense que quelle que soit l’équipe qui part en compétition africaine, nous devons mutualiser nos forces pour que toutes les meilleures joueuses du championnat puissent accompagner cette équipe. Vous verrez qu’on aura un très bon résultat.

Comment avez-vous trouvé le niveau de la compétition ?

Le niveau de la compétition était très élevé parce que, comme je le disais, il y avait des professionnels dans toutes les équipes sauf chez les Ivoiriens. Après, tu t’entraînes matin et tu joues le soir ou le lendemain. C’est une compétition cent à l’heure et sans repos qui demande une bonne condition physique.

Qu’est-ce qu’il faut faire pour que le handball ivoirien retrouve sa place sur le continent ?

Il faut revoir les conditions de travail des équipes qui vont en compétitions internationales. On nous donne dix jours de préparation sur du bitume pour aller jouer une compétition en salle. Sur du bitume, il y a beaucoup de retenus. Les joueurs n’ont pas le courage de faire un certain nombre de gestes pour ne pas se blesser. Par contre en salle, tu as la capacité de faire tout sorte de mouvement sans risque de blessures. L’Etat doit aussi accompagner les équipes qui vont en compétition africaine à faire aussi une mise au vert pour que le travail puisse mieux se faire. Il faut aussi faire des stages internes d’un mois ou d’un mois et demi à Yamoussoukro pour permettre aux entraîneurs de mieux faire leur préparation.

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