Chicoto Koffi Louis, ancien arbitre international ivoirien, reste profondément impliqué dans le monde du sport après sa carrière d’arbitre. Aujourd’hui président de la Ligue Sportive de l’Enseignement Secondaire de Divo et engagé auprès des jeunes à travers l’OISSU, il continue de contribuer activement au développement du football et de l’arbitrage en Côte d’Ivoire.
Ça fait plaisir de vous revoir après avoir servi le football ivoirien. Aujourd’hui, on a tenté de vous demander qu’est-ce que devient Chicoto Koffi Louis ?
Après ma carrière d’arbitre, je suis resté dans le monde du sport. Une fois qu’on y entre, il est difficile d’en sortir ! Aujourd’hui, je m’occupe des jeunes à travers l’OISSU. Je suis le président de la Ligue Sportive de l’Enseignement Secondaire de Divo, et nous avons la responsabilité d’organiser les compétitions de l’OISSU. C’est une manière pour moi de continuer à servir le football et la jeunesse.
Comment se porte votre Ligue à Divo ?
Très bien ! Comme vous l’avez vu, nous avons assisté à de très belles rencontres, avec un niveau de jeu impressionnant. Les équipes finalistes se sont bien battues. Ma plus grande fierté, c’est d’être au service des jeunes. C’est une belle mission, et j’y prends énormément de plaisir.
En tant qu’ancien arbitre de renom, pensez-vous à la formation de jeunes arbitres à travers les compétitions OISSU ?
Tout à fait ! Nous attendons que l’OISSU nous donne les moyens nécessaires pour mettre en place un programme de formation des arbitres officiels qui dirigeront nos compétitions. Pour l’instant, c’est la CRA (Commission Régionale des Arbitres), que j’ai eu l’honneur de présider, qui assure l’arbitrage de nos matchs.
Vous êtes à la retraite, mais vous suivez toujours l’actualité du football. Comment jugez-vous l’évolution de l’arbitrage ivoirien depuis votre départ ?
Aujourd’hui, nos jeunes arbitres bénéficient de nombreuses formations organisées par la FIF et la FIFA. Ils ont accès à de meilleures conditions de travail, ce qui leur permet de progresser. C’est leur moment, et je suis convaincu que l’arbitrage ivoirien est en pleine ascension.
Malgré cela, l’arbitrage ivoirien est souvent critiqué. Pensez-vous qu’il y a un écart de niveau ?
Dans toute corporation, il y a de bons et de moins bons éléments. Mais ce que je vois, c’est que les bons sont plus nombreux. Nos jeunes arbitres ont du talent, mais ils ont encore besoin d’un encadrement solide pour atteindre un niveau d’excellence.
Comment expliquez-vous que souvent les arbitres ivoiriens n’officient pas dans les grandes compétitions comme la CAN et le Mondial?
L’arbitrage ivoirien a traversé une période difficile, marquée par des sanctions et des réformes. À un moment donné, nous avions des arbitres de haut niveau, mais il a fallu repartir de zéro et former une nouvelle génération. Ce processus prend du temps. Aujourd’hui, nous avons des jeunes très prometteurs. D’ici trois à cinq ans, la Côte d’Ivoire comptera parmi les meilleures nations en matière d’arbitrage.
Parlons de la VAR. Vous n’avez pas connu cette technologie en tant qu’arbitre, mais aujourd’hui, elle est présente. Quel est votre avis cette innovation ?
La VAR est une bonne innovation, mais je suis sceptique quant à son utilisation. Au niveau international, on constate encore des erreurs flagrantes, des fautes oubliées ou mal interprétées. On se demande parfois si elle est vraiment efficace.
Pensez-vous que la VAR dénature l’essence du football et de l’arbitrage ?
Oui, en quelque sorte. Je préfère qu’un arbitre consulte son quatrième officiel ou discute avec son trio arbitral pour prendre une décision plutôt que de dépendre uniquement de la VAR.
Si vous aviez une proposition à faire pour améliorer l’arbitrage ivoirien, laquelle serait-elle ?
L’arbitrage est un travail d’équipe. Lorsqu’une situation litigieuse se présente, les quatre arbitres peuvent rapidement échanger et prendre une décision en quelques secondes, au lieu d’attendre trois, quatre ou cinq minutes avec la VAR. Mais bon, la technologie est là, il faut faire avec.