À l’aube de la nouvelle saison, Malick Tohé, Président du Conseil d’Administration du CO Korhogo, affiche des ambitions claires : ne plus se battre pour le maintien mais jouer les premiers rôles en Ligue 1. Dans cet entretien, il revient sur les objectifs du club, le retour progressif à Korhogo, les changements au sein du staff technique et le soutien indéfectible des populations locales.
Sous quel signe placez-vous cette nouvelle saison avec le CO Korhogo ?
Avant tout, je tiens à dire que c’est une nouvelle rentrée, comme à l’école. Pour nous, c’est la rentrée sportive. En tant que Président du Conseil d’Administration du CO Korhogo, il était essentiel que je sois présent pour cette reprise. C’est un peu comme ouvrir les portes d’une nouvelle classe pour nos joueurs, qu’ils soient anciens ou nouveaux. Aujourd’hui, j’ai posé le premier acte symbolique de la saison. Le second sera notre Assemblée Générale, puis viendra le moment de se mettre pleinement au travail.
Quel est l’état des lieux actuel du CO Korhogo ?
Je rends hommage à mon aîné, Bakary Ouattara, le fondateur du club. Il l’a construit patiemment, en partant des divisions inférieures jusqu’à la Ligue 1. Je prends aujourd’hui les rênes d’un club déjà en première division, et je lui dis merci pour son immense travail, souvent mené seul, avec passion et détermination. Je viens avec une vision renouvelée, une approche différente.
C’est-à-dire ?
Le président Bakary incarne l’expérience et moi, j’apporte la science. Ensemble, entre tradition et innovation, nous allons construire un projet solide. J’espère que la synergie prendra, pour faire du CO Korhogo un club fort, un des plus grands en Côte d’Ivoire.
Dixième la saison écoulée, allez-vous revoir vos ambitions à la hausse cette saison ?
Depuis deux ans, nous nous battons pour le maintien en Ligue 1. Cette saison, notre ambition est différente. Nous voulons viser le milieu de tableau, voire mieux. C’est le message que j’ai transmis aux joueurs et au staff. Nous ne voulons plus nous battre pour rester dans l’élite, mais pour jouer pour une place de choix. Avec le nouvel encadrement technique, j’espère que nous ferons mieux que la saison dernière.
L’instabilité sur le banc ne risque-t-elle pas de freiner cet objectif ?
Je ne parlerais pas d’instabilité. À mon arrivée, le coach était Gnacala Yaci. Il avait un cahier de charges clair. Nous avons travaillé avec lui jusqu’à la mi-saison, mais les résultats n’étaient pas au rendez-vous. On s’est séparé à l’amiable. Ensuite, nous avons fait appel à un ancien du club, Soro Jean, qui connaissait bien le groupe. Lorsqu’il a pris les commandes, nous étions derniers. Il a réussi à nous faire terminer à la 10e place.
Pourquoi n’a-t-il pas été conservé pour poursuivre le travail ?
Soro Jean a réalisé une belle performance et je tiens à le féliciter. Cela dit, avec nos nouvelles ambitions, il était nécessaire d’ouvrir une nouvelle page, avec un technicien doté d’une expérience différente, en phase avec nos nouveaux objectifs.
L’équipe va-t-elle s’installer définitivement à Korhogo cette année ?
Nous avons déjà un pied à Korhogo, mais une transition de ce type ne se fait pas du jour au lendemain. Nous avons échangé avec les dirigeants, car déplacer l’ensemble du groupe (joueurs, staff, logistique) est un défi. Les infrastructures sont prêtes et la population nous attend impatiemment. L’an dernier, nous avons reçu un soutien fort à chaque déplacement des autorités politiques, municipales, les élus, et surtout la population locale.
Concrètement à quand le retour du COK ?
Notre retour à Korhogo se fera progressivement. Je ne donnerai pas de date précise, car je vous connais, vous les journalistes, vous ne manquerez pas de me le rappeler. Mais je peux vous assurer que le retour à notre base est en marche. D’ailleurs, durant la préparation, nous passerons une à deux semaines à Korhogo, pour nous rapprocher davantage de notre public.
Qu’attendez-vous des populations de Korhogo ?
Nous jouons d’abord pour elles. Pas seulement pour les cadres ou les autorités, mais pour la population dans son ensemble. À chaque match disputé au stade régional, c’était plein. Depuis, nous avons emménagé au stade Amadou Gon Coulibaly, notre défi est désormais de le remplir à son tour.
C’est un défi énorme. Comment comptez-vous le réussir ?
Nous avons lancé la création de comités de base. À Korhogo, un responsable local, Coulibaly Moussa, travaille activement avec nous. Nous mettons en place un comité de soutien qui réunit les autorités municipales, les élus, les cadres, et les leaders communautaires. Korhogo a cette chance : elle compte trois ministres, sans oublier le ministre-gouverneur Gilbert Kafana Koné. Tous nous soutiennent, certains sur le terrain, d’autres à distance. Notre plus grande ambition, c’est que tous les habitants de Korhogo soient fiers de leur club.
Avez-vous recruté de nouveaux joueurs et un nouveau staff technique ?
Comme vous l’avez constaté, il y a du changement dans l’encadrement technique. Komara Yacouba est notre nouvel entraîneur adjoint. Le coach principal, quant à lui, devrait arriver dans le courant de la semaine prochaine. Côté effectif, quatre nouvelles recrues ont déjà rejoint le groupe, et d’autres arriveront au fil du mercato. Le renforcement de l’équipe va se poursuivre jusqu’à la fin de la période des transferts.
Le Collège Moderne de Cocody est-il devenu votre nouveau lieu d’entraînement ?
La saison dernière l’équipe s’entrainait à l’École de Police. Actuellement, des travaux sont en cours pour améliorer les installations. D’ailleurs, je tiens à saluer l’ONS, le Gouvernement, le Président de la République, le ministre des Sports et tous les acteurs engagés dans la modernisation des infrastructures sportives. C’est un excellent travail.
Le président de la Ligue professionnelle a annoncé la fin des matchs de Ligue 1 au stade Robert Champroux. Qu’en pensez-vous ?
C’est une décision qui relève du président de la Ligue professionnelle. C’est un aîné, le vice-président de la Fédération. Je n’ai donc pas à la commenter. S’il a pris cette décision, elle doit être actée. Nous, nous nous adapterons.